CONSENTIR…
Nous espérions qu’avec les fêtes de Pâques, le « tombeau » du confinement s’entrouvrirait, et que nous pourrions retrouver, petit à petit, une vie en Eglise… Mais nous voilà confinés pour un mois de plus, sans certitude pour l’après 11 mai.
Il nous faut consentir
Qu’est-ce que consentir ? C’est accueillir une réalité que nous n’avons pas choisie et qui vient bousculer l’équilibre de notre vie, pour un plus grand bien… Nous pouvons consentir à de petites choses, mais également à de plus grandes. Par exemple, un père ou une mère de famille qui consent à ce que son conjoint parte travailler, pour un temps, loin du domicile familial parce qu’il est nécessaire que la famille dispose du nécessaire pour vivre. Et nous pourrions multiplier les exemples.
A quoi devons-nous consentir depuis le 13 mars ? La réalité du confinement imposé par les autorités politiques nous demande de consentir à renoncer à notre vie habituelle en Eglise et à l’accueil du Christ en nos vies par la pratique sacramentelle, tout particulièrement celle de ’Eucharistie. Pour quel bien ? Permettre à notre pays, et plus largement à notre monde, de sortir vainqueur d’une pandémie qui menace la vie humaine. Il s’agit, comme je vous l’avais écrit, du primat de la charité. Le père Gilles DROUIN, Directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie à l’Institut Catholique de Paris, écrit que ce temps de confinement nous fait vivre l’expérience du peuple d’Israël en Exil à Babylone. Celui-ci a perdu sa terre et son Temple et il se demande comment honorer Dieu, alors qu’il ne peut plus lui offrir de sacrifices. Nous découvrons depuis la mi-mars, écrit-il, que « plus que l’eucharistie, pourtant si importante, si vitale, si nécessaire, ce que nos pères médiévaux appelaient la res du sacrement, à savoir la charité, est in fine plus importante que la
matérialité du sacrement. Redécouvrir que la res : la charité, la belle et bonne charité si chère à Péguy (qui ne pouvait pas communier) demeure toujours accessible, jamais confinée. »